L’information issue des sources ouvertes et son utilité dans la transformation numérique
La conjonction, qui a vu se développer concomitamment la démocratisation de l’internet, l’émergence des réseaux sociaux d’une part et des plateformes interactives d’autre part, a grandement favorisé la création de contenu par les internautes eux-mêmes. De la presse en ligne jusqu’au simple blog animé par un internaute lambda, l’internet a facilité la création et la diffusion d’informations en différentes langues, qui se présentent sous différents formats (son, image, texte, etc.). Les internautes créent leur propre contenu qu’ils peuvent par la suite relayer à une très large audience. Une grande quantité d’information est donc créée de façon ininterrompue. A cela s’ajoute la télévision, la radio, la presse papier qui sont autant de vecteurs de diffusion largement utilisés dans le monde.
L’ensemble de ces outils/vecteurs offrent des sources d’information (gratuites ou payantes) accessibles à tous via des différents médias. Ce sont les sources ouvertes. Ces dernières contiennent une grande quantité d’information ayant potentiellement une valeur stratégique. Nous sommes donc plongés en permanence dans un bain d’information contenant énormément de « bruit ». L’information ayant une valeur stratégique est donc perdue dans la masse. Comment distinguer l’information stratégique du bruit et détecter les signaux faibles ?
Du fait de la multitude des informations disponibles en différentes langues, formats et sur différents médias, les sources ouvertes offrent la possibilité de pouvoir les recouper entre elles. Nous pouvons obtenir des données et éléments essentiels sur une entreprise, un concurrent, sur l’impact d’une action prise par une personne influente ou un groupe de personne. Il est également possible d’identifier des tendances lourdes au niveau de la demande ou de l’offre d’un produit, de détecter les signaux faibles d’aujourd’hui qui seront les menaces ou les opportunités de demain. Autant d’informations stratégiques contenues dans les sources ouvertes que le praticien de l’Intelligence Economique est en capacité de fournir au commanditaire.
L’expert en IE dispose d’un modèle qui permet d’exploiter la richesse des sources ouvertes. A travers l’application du modèle d’analyse, la grande quantité d’information, une fois traitée, recoupée et analysée devient un renseignement stratégique exploitable pour une entreprise ou un décideur. Ce modèle peut être automatisé grâce notamment à la numérisation des données et du contenu.
Au vu du nombre conséquent de sources et d’informations disponibles, les solutions qu’offrent les nouvelles technologies deviennent indispensables pour la collecte et le traitement. Les évolutions technologiques et la numérisation des informations ont permis de créer des solutions (certaines sont gratuites mais les plus performantes sont payantes) qui offrent la possibilité de mieux maitriser la phase de collecte pour en extraire des informations pertinentes. Les évolutions techniques permettent de stocker les informations dans des bases de données en vue d’une réexploitation voire la constitution d’une base de connaissances. Elles ont également facilité la diffusion des informations au sein d’une même structure.
D’autres évolutions techniques et technologiques relatives au traitement de l’information verront le jour. Il s’agit de nouvelles techniques pour améliorer le traitement des informations issues des sources ouvertes à travers le traitement des images, la transcription d’un audio (émanant d’une émission de radio par exemple), la structuration, la hiérarchisation, le recoupement,… En somme, le renseignement à partir des données des sources ouvertes, c’est à dire la veille, se nourrit des nouvelles technologies. Ils deviennent indissociables l’un de l’autre et se nourrissent l’un l’autre. Ainsi, le rôle de l’expert en IE est de déterminer avec quel outil, il appliquera son modèle pour répondre de façon idoine au besoin du commanditaire. La veille va permettre aussi bien à l’expert en IE qu’aux opérateurs économiques et sociaux d’actualiser leurs connaissances scientifiques et technologiques, se renseigner sur l’évolution des offres en outils numériques afin de maintenir le bon niveau de connaissance, et enfin de disposer de connaissances sur tous les paramètres humains et technologiques réels de la transformation.
Cette analyse a été réalisée par M. Mountacir ZIAN, (Directeur du pôle ESP au sein de la CMAIS) et a été publiée sur le livre blanc intitulé « Maroc: une nécessaire transition numérique informée, inclusive et humaine ». Ce livre blanc est consultable sur le lien suivant : https://www.cmais-strat.com/maroc-une-necessaire-transition-numerique-informee-inclusive-et-humaine/