Sanctions économiques à l’encontre de la Turquie
La guerre médiatique entre la Turquie et la Russie n’est pas prête de se terminer de si tôt. Des révélations sur une implication de la Turquie dans le trafic de pétrole avec l’organisation terroriste Daesh ont été faites par les médias russes. De son côté, Ankara demande à la Russie de fournir des preuves quant à son implication dans ce trafic de pétrole.
Erdogan and his family were benefiting from the illegal smuggling of oil from Islamic State-held territory in Syria and Iraq – Ministre de la Défense de Russie
Les preuves de la Russie
Le Ministre de la Défense de la Russie a avancé, dans un point presse qui a eu lieu le 2 décembre 2015, que « Erdogan et sa famille bénéficiait du trafic de pétrole provenant de l’organisation Daesh. » Au cours de ce point presse, le ministre a présenté des images satellites qui montrent des camions-citernes provenant de Turquie et se rendant en Irak et en Syrie pour y charger du pétrole. Le pétrole était par le suite acheminé vers des ports turcs puis serait, par la suite, transporté dans des pays tiers, toujours selon le ministre de la défense russe. Pour la Russie, il s’agit d’un large réseau de contrebande qui a été mis en place et qui profiterait directement à la famille d’Erdogan.
Selon plusieurs renseignements, le trafic de pétrole provenant d’Irak et de Syrie permettrait à l’organisation terroriste Daesh de générer des flux financiers importants estimés entre 1 à 3 millions de dollars par jour soit entre 300 jusqu’à 900 millions de dollars annuels qui entrent dans les caisses de l’organisation terroriste. Une manne financière importante qui permettrait à Daesh de financer des actions terroristes à l’étranger, de rémunérer les mercenaires, de payer leurs juges et leurs fonctionnaires,…
Les sanctions économiques de la Russie
Accusé d’avoir violé son espace aérien près de sa frontière avec la Syrie, la Turquie abat un avion de chasse Soukhoï Su-24 appartenant à l’armée russe. Les deux pilotes ont été retrouvés morts. Le Président russe, Vladimir Poutine, annonce qu’il s’agit d’un « coup de poignard dans le dos » de la part des autorités russes.
L’incident aérien aura de graves conséquences sur les relations russo-turques – Vladimir Poutine
Suite au bombardement de l’avion de chasse russe par l’armée turque, la Russie a mis en place une série de sanctions économiques à l’encontre de la Turquie. Parmi ces sanctions, nous pouvons citer l’interdiction des importations de certaines marchandises turques et la suspension de l’accord d’exemption de visas entre les deux pays. Toutes ces sanctions risquent de porter un coup dur à l’économie turque dont les échanges économiques avec la Russie représentaient 32 milliards de dollars en 2013. La Russie est le premier fournisseur de gaz de la Turquie mais il est également le troisième partenaire économique d’Ankara. Quatre secteurs risquent d’être touchés : le tourisme, l’agriculture, les travaux publiques et l’énergie. Le tourisme est un secteur économique important pour la Turquie. Le pays compte 3 millions de visiteurs russes en Turquie qui visitent principalement les stations balnéaire. Les attentats en Egypte ont représenté une aubaine pour les autorités turques car les touristes russes ont décidé de reporter leurs séjours vers la Turquie. Mais les sanctions russes risquent de changer la donne. La Russie a appelé ses citoyens à quitter la Turquie sur le champs. L’agriculture est également touchée. Les exportations turques vers la Russie représentent près de 6 milliards de dollars en 2014. La Russie se fournira en produits agricoles en Israël, en Iran ou encore au Maroc. Les travaux publiques, qui représente un grand nombre d’emploi en Turquie, est également menacé. En effet, un projet d’oléoduc, le Turkish Stream, risquerait d’être annulé, de même que la livraison de la première centrale nucléaire. Puis finalement, le secteur de l’énergie dont 50 % de ses importations de gaz en Turquie proviennent de Russie.