Ne soyez plus spectateur de la crise
La crise est là ! Elle est permanente,… et elle vous impactera. Prendre conscience de cette réalité est le premier pas pour ne plus être en position de spectateur, et donc subir la crise ou les crises qui se présenteront. Il est temps de passer de la réaction à la proactivité. Prévoir et anticiper les impacts d’éléments perturbateurs est non seulement possible mais plus que jamais nécessaire.
Il indéniable que nous traversons une période marquée par la notion de « crise permanente » depuis le début du 21ème siècle. Les crises s’enchainent et leurs impacts sur les économies, les sociétés et les entreprises sont de plus en plus lourds. L’objet de cette note d’analyse n’est pas de procéder à une liste exhaustive des crises que nous avons traversées au cours des vingt (20) dernières années, mais plutôt, de mettre en exergue les principales crises qui sont apparues au cours de cette période et leurs conséquences sur l’économie mondiale et les entreprises. Il s’agit de prendre conscience que les organisations, peu importe leur présence géographique, sont exposées à la crise permanente.
Les principales crises de ces deux dernières décennies
Au début de ce millénaire, les changements induits par la généralisation de l’internet et l’engouement des investisseurs pour ce secteur a mené à l’apparition de la « bulle internet. » L’éclatement de cette bulle a conduit à l’affaissement d’un nombre très important de géants des nouvelles technologies[1] (notamment Nortel Networks[2], Compaq, Motorola,…) Cette situation a conduit à un krach boursier ; des pertes de plus de 140 milliards de dollars ont été enregistrées sur le NASDAQ[3], marché boursier américain destiné aux sociétés à fort potentiel de croissance, notamment dans le secteur des technologies de pointe. L’indice a chuté de 39,3 % sur un an[4]. L’ensemble des bourses ont été par la suite impactées par ce krach.
Apparue en Chine le 16 novembre 2002[5] dans la province du Guangdong, l’épidémie de SRAS (et plus particulièrement le SARS-CoV-1) a éclaté dans le monde en 2003. L’épidémie a pu être endiguée par des mesures d’isolement et de quarantaine suite à une alerte de l’OMS le 12 mars 2003. 8000 cas ont été répertoriés dans le monde et 800 personnes ont perdu la vie[6]. D’autres épidémies ont suivi notamment l’épidémie de H1N1 de 2009[7] qui s’est transformée en pandémie mondiale.
En 2007, la crise des subprimes (crédits hypothécaires à taux variable adossés à l’immobilier aux Etats-Unis) a conduit à la faillite de la banque Lehmann Brothers en 2008. Au départ, cette crise purement financière s’est transformée en crise économique mondiale, touchant l’ensemble des pays. Certaines économies n’ont pas pu retrouver leurs niveaux d’avant 2008.
En 2014, après la crise économique de 2008, les pays producteurs de pétrole doivent faire face à une baisse vertigineuse du cours du pétrole. Le marché est exposé à un surplus de pétrole et une demande en baisse.
En 2020, la pandémie de covid-19 a conduit au confinement de plusieurs milliards de personnes à travers le monde. Cette crise, qui a vu l’économie mondiale ralentir brusquement voire s’arrêter, a remis en cause les paradigmes du commerce international actuel. Les chaines d’approvisionnement ont été bouleversées et d’aucuns appellent à une refonte de ces dernières.
En 2022, le conflit entre la Russie et l’Ukraine s’internationalise. L’Ukraine, grenier du monde, ne peut plus exporter son blé vers les pays consommateurs, exportant ainsi l’impact de cette guerre vers d’autres zones.
Constats et recommandations
Les crises évoquées sont diverses (financières, sanitaires, économiques, politiques,…) et ont la particularité d’être globales. En effet, leur point de déclenchement est circonscrit mais l’impact se généralise à l’ensemble des économies. Autre caractéristique, la fréquence d’apparition des crises. Une crise survient après l’autre (d’où le caractère permanent) ne laissant pas aux économies le temps suffisant pour se restructurer et se réorganiser.
Ces crises ne surviennent pas spontanément. Une crise est la conséquence d’une accumulation d’événements qui conduit à la rupture des équilibres existants. Elle est également la résultante d’un manque d’anticipation.
Détecter les signaux faibles s’érige comme une exigence pour les entreprises. Certains événements, qui n’ont pas d’impact direct actuellement, peuvent être des indicateurs d’une situation sociale tendue, d’une rupture future éventuelle des équilibres établis, d’un changement du mode de consommation,… Pour détecter ces signaux et anticiper les situations à risques futures, les acteurs économiques (et politiques) doivent maintenir une veille continue, seule activité permettant de détecter les tendances et les menaces futures, mais surtout les indicateurs d’une potentielle crise qui pourrait survenir dans un présent proche.
Parmi les actions et services peuvent être déclenchés pour répondre à la problématique de la gestion de crise.
- Veille continue : la veille permet de détecter la crise et de se préparer en amont pour en amortir l’impact. Toutefois, l’objectif des entreprises ne consiste pas seulement à « survivre » aux crises en assurant leur pérennité et en atténuant les dégâts, mais aussi pouvoir en tirer profit. En s’adaptant et en faisant les ajustements nécessaires, il est possible de transformer la crise en opportunité. Ainsi, la veille permettrait de réduire ce temps d’adaptation afin d’être prêt à saisir l’opportunité quand elle se présente. L’anticipation est aussi un avantage concurrentiel, une façon de se démarquer de ses concurrents et de les devancer.
- Plan de gestion de crise : Compte tenu de la nature permanente de la crise, il est aujourd’hui vital pour les entreprises de mettre en place un plan de gestion de crise. CMAIS, en tant qu’expert dans la gestion des risques et des crises, peut accompagner toute organisation dans l’élaboration d’un plan sur mesure, qui tienne compte de sa taille et de la nature de son activité, mais aussi flexible, qui pourra être ajusté en fonction de la crise. Bien que les crises conservent toujours une part d’imprévisibilité, l’intérêt est encore une fois de réduire le temps de réaction, en sensibilisant notamment les équipes aux enjeux de la crise, ses impacts mais aussi en mettant en place les procédures, protocoles et formations qui outilleront les organisations dans leur gestion quotidienne de la crise.
- Plan de communication de crise. Qui dit crise, dit communication. L’absence de communication en cas de crise peut avoir de lourdes conséquences, en ce qu’elle va ouvrir la voie aux spéculations et à la désinformation. En cas de crise, il faut non seulement communiquer, mais aussi adapter les canaux et le contenu de cette communication en fonction des différentes parties prenantes : fournisseurs, grand public, partenaires institutionnels, investisseurs, actionnaires…
- La capitalisation. Chaque crise apporte son lot de conséquences sur une organisation, son fonctionnement interne et ses interactions externes. Capitaliser sur la crise, c’est tout d’abord la documenter. C’est également la mise en place de RETEX (retour d’expérience). CMAIS se propose de vous accompagner dans la capitalisation de la crise en vous dotant des outils et des procédures visant à tirer les enseignements de toute crise.
[1] www.lesechos.fr/2017/07/ces-stars-de-la-bourse-balayees-par-la-bulle-internet-176662
[2] Le cas Nortel Networks, une des plus grosses sociétés de télécommunications au monde en 2000, est illustratif de la situation. La compagnie avait atteint une capitalisation boursière de 197 milliards de dollars. En Juin 2009, Nortel Networks est valorisée à moins de 1 dollar. La compagnie déclare faillite en 2011.
[3] www.nasdaq.com
[4] www.europe1.fr/economie/Il-y-a-10-ans-la-bulle-internet-eclatait-270772
[5] www.cdc.gov/about/history/sars/timeline.htm
[6] www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/sras
[7] www.cdc.gov/flu/pandemic-resources/2009-h1n1-pandemic.html