Analyse de l’exploitation de l’affaire du trafic de bière en Arabie Saoudite
Grâce aux réseaux sociaux, les internautes ont accès à une multitude d’information qui peuvent être relayées et partagées avec une communauté assez large. Ces informations peuvent être exploitées par certains leaders d’opinion pour exercer une influence. Cette analyse présente l’exploitation du cas du trafic d’alcool en Arabie Saoudite. Mercredi 10 Novembre 2015, les douanes saoudiennes publient sur leur fil twitter, une information indiquant que 48 000 canettes de bière « déguisées en Pepsi » ont été interceptées par les douaniers en provenance des Emirats Arabes Unis.
ملصقات « مشروب بيبسي » على 48 ألف علبة بيرة بالكحول كشف محاولة تهريبها جمرك البطحاء https://t.co/BwpTaeQs1n pic.twitter.com/gpf9p7ZK1Z
— الجمارك السعودية (@KsaCustoms) 11 Novembre 2015
Cette information, bien accueillie par la population locale (les débits ainsi que la consommation d’alcool sont interdits en Arabie Saoudite), a été reprise par un grand nombre de médias internationaux dont le Washington Post. Cette information tombe donc à point nommé car les médias occidentaux ont diffusé, depuis plusieurs mois déjà, un appel à répétition pour annuler la peine de Karl Andree, un citoyen anglais vivant en Arabie Saoudite et condamné à une peine de 350 coups de fouet pour possession d’alcool. En effet, toute personne consommant ou vendant de l’alcool en Arabie Saoudite s’expose à une condamnation de prison ferme et à des coups de fouet.
Les associations qui se sont mobilisées en faveur de l’annulation de la sentence de Karl Andree vont largement relayer cette information. En effet, l’idée consistera à démontrer que la consommation d’alcool en Arabie Saoudite est existante et qu’elle est pratiquée par la population locale qui est composée de musulmans et cela malgré les interdictions par les autorités. Ainsi, les occidentaux vivant en Arabie Saoudite, seront présentés comme des victimes collatérales d’une loi (celle interdisant l’alcool) qui n’a pas produit pas les effets escomptés à savoir lutter contre la consommation d’alcool par les musulmans sur le territoire saoudien car, au final, ce sont ces mêmes saoudiens qui en consomment.
L’exploitation de cette information, et sa diffusion dans le Washington Post, a permis de toucher un grand nombre de lecteur. L’information, grâce à l’internet, devient de plus en plus virale et permet de sensibiliser l’opinion publique sur certains sujets. Nous pouvons donc nous attendre à ce que cette information soit reprise et commentée par les internautes et les médias pour défendre le cas de Karl Andree tout en mettant l’Arabie Saoudite dans une position délicate vis à vis de l’opinion internationale.