Analyse de la situation au Mali
Le Vendredi 11 Janvier 2013, l’opération militaire française au Mali baptisée « SERVAL » est lancée. Son objectif est de venir en aide à l’armée malienne pour stopper la percée des groupes rebelles vers le sud du pays.
Il parait certain, avec l’aide de la France, que l’armée malienne finira par retrouver toutes ses villes du centre qui sont aujourd’hui présentées comme étant des villes du nord. Cependant, on constate que si les villes sont libérées, les rebelles ne sont ni cernés ni mis hors d’état de nuire. Ces derniers semblent avoir fuient vers le grand nord qui forme l’Azawad. On constate également qu’il n’y a eu aucune stratégie d’encerclement des rebelles qui, en descendant vers le sud du Mali, devenaient une cible facile à éliminer. En fuyant vers l’Azawad, il apparait donc très difficile, pour les armées présentes sur le terrain, de les contrôler.
Ces rebelles n’ayant pas pu être désarmés, risqueraient même de fuir soit vers l’Algérie, soit vers la Mauritanie.
Ainsi on voit émerger de nouveaux risques pour les pays de la région comme l’attaque de In Amenas du 16 Janvier 2013 et revendiquée par les « Signataires de sang », une nouvelle katiba formée de membres d’AQMI (Al-Qaida au Maghreb Islamique) dirigée par Mokhtar Belmokhtar un ancien membre du GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat).
En ce qui concerne le Maroc, l’un des risques est qu’un accord soit trouvé avec l’armée algérienne pour que les rebelles rallient le Front Polisario, étant donné les liens établis entre les indépendantistes du Polisario et le groupe djihadiste AQMI.
Ce qui semble être certain est, qu’à la suite de leur soutien au régime de Kadhafi, les rebelles ont obtenu un arsenal très important dont on ne connait ni la quantité ni l’efficacité ni la puissance de feu. La plupart de ces rebelles étaient des Touaregs et des sahraouis. Tous se sont éparpillés dans toute la région disséminant tout l’armement dans tout le Sahel.
Rappelons qu’à ce jour, il n’y a aucune stratégie cohérente pour éliminer ce danger certain pour les décades à venir non seulement au Sahel et les pays avoisinants mais également pour le monde entier. Il convient de signaler que la stratégie d’Al-Qaïda a beaucoup changé puisqu’elle a demandé à toutes ses cellules dormantes d’intervenir dans les états impliqués dans le conflit de l’Azawad. On assiste aujourd’hui à une sorte de solidarité terroriste hors frontières.
Alors que la solidarité internationale boite au conseil de sécurité comme à l’UE malgré le danger international que représente la dissémination de ces armes. La Compagnie Méditerranéenne d’Analyse et d’Intelligence Stratégique croit que le risque de déstabilisation et d’insécurité ne se limite pas au continent africain ni au monde arabe. Ces régions ne représentent qu’une étape vers l’occident, Europe et Etats-Unis compris.