L’Intelligence Économique permettra l’élaboration d’une feuille de route stratégique pour l’économie régionale
Avec l’avancée effective de la régionalisation, arrivera la nécessité pour les régions de concevoir de véritables stratégies économiques.
Nécessité de mettre en place une stratégie régionale
L’élaboration d’une feuille de route permet de mettre en place le cadre dans lequel une Région mène une politique visant à favoriser le développement de l’économie, de la recherche et le transfert de technologies, ainsi que toutes activités connexes.
C’est un cadre très général au travers duquel, par exemple, on peut favoriser la recherche publique et privée ou l’innovation sociale et l’amélioration des conditions de travail en déclinant au niveau local les grandes mesures nationales. Il s’agit notamment, pour les responsables politiques, de maximiser l’emploi des moyens disponibles, et au premier chef les moyens humains.
Cette feuille de route inclut la recherche des informations dont ont directement besoin les grosses PME (Petites et Moyennes Entreprises) et les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) mais cela permet aussi de structurer l’écosystème des TPE (Toutes Petites Entreprises), notamment en valorisant les solutions de terrain qui ont le potentiel de rationaliser progressivement le travail informel.
En termes d’aménagement du territoire, c’est important d’accompagner la création, la transmission, la reprise et le développement des entreprises dans des petites communes parce que c’est ce qui fait le tissu de l’économie réelle.
Du bon usage de l’intelligence économique
L’intelligence économique est une boite à outil, qui permet d’acquérir et d’organiser les connaissances pour une anticipation de l’évolution du paysage économique et une planification stratégique de l’action. Cette « intelligence » définit de toutes les procédures qui concernent l’acquisition, la vérification et la synthèse, la gestion, la sécurité de l’information, et son usage pour une influence positive au profit de l’action maîtresse.
La veille technologique, concurrentielle et stratégique, effectuée au niveau des groupes, de groupements d’entreprises ayant des intérêts convergents, comme les pôles de compétitivités ou les clusters, ou au niveau de centres de recherche, est le principal outil d’anticipation. Il s’agit de définir ce qui se passe, comment interagissent les parties prenantes et l’environnement général, et de mesurer l’impact à venir.
Il s’agit aussi de se protéger parce que beaucoup d’entreprises détiennent un capital humain et intellectuel, des savoir-faire. C’est un capital immatériel à préserver et à faire croître.
Il y a aussi la cyber-protection. Beaucoup d’entreprises sont aujourd’hui victimes et ne s’en vantent pas, d’où l’intérêt de les accompagner là-dessus.
Enfin trop de responsables confondent l’influence avec la communication ou le marketing, alors qu’il est nécessaire d’aller bien au-delà. La stratégie doit prendre en compte tous les freins et moteurs possibles pour intégrer, de manière transversale, l’action coordonnée de toutes les fonctions de l’entreprise dans l’action à mener, à hauteur des responsabilités de chacun.
La Région : un niveau pertinent
Si on ne mène pas cette action au niveau régional ou national, on peut par exemple se retrouver avec des normes qui ne sont plus adaptées à ce que nous faisons mais qui le sont à ce que font d’autres pays qui ont su s’y anticiper.
L’État est certes dans son cœur de métier concernant les aspects sécuritaires et de protection des grands opérateurs. Mais le fait qu’on puisse aider les entreprises à prendre conscience des risques et à être capables d’avoir une démarche défensive sur leurs données ne peut être réellement bien mené qu’au niveau régional. De même pour l’organisation de l’information. Même les grands groupes doivent insérer leurs unités dans les écosystèmes et environnements locaux, avec leurs difficultés propres.
Mais attention à l’improvisation
« Trouver les données pertinentes et les transformer en quelque chose d’intelligible et d’utilisable par les entreprises et les institutions » : il s’agit là d’un travail d’expert. Le défi sera de sourcer les compétences, les cabinets ou structures spécialisées. Il ne faudra pas improviser ou croire qu’il suffit de monter un service interne pour traiter la question, parce qu’on croit la connaître…